Le collectif Piscine Nucléaire Stop se retire du comité de suivi de la concertation continue.

En février 2023, le collectif Piscine Nucléaire Stop a été invité par EDF à participer à la concertation continue sur le projet de piscines de stockage de déchets nucléaires à La Hague, et à intégrer leur comité de pilotage, censé servir de «tour de contrôle» à cette concertation.


Nous avons, avec d’autres associations, négocié la forme que devait prendre ce comité : débat ouvert au public et aux médias, diversité des intervenant.es, contribution à l’élaboration du contenu des réunions.

Notre participation était aussi, et surtout conditionnée par l’obligation pour EDF de répondre à trois questions fondamentales :

1- Le choix du site : quelles raisons ont présidé au choix de La Hague, quelle solution alternative à ce choix? Nous étions le plan B du site de Belleville-sur-Loire, quel est le plan B du site de La Hague?

2- L’opportunité, le bien-fondé du projet EDF à La Hague au regard des enjeux nationaux et des projets locaux: comment le justifier?

3- Quelles sont les alternatives techniques au stockage sous eau? Les possibilités de décentralisation? D’entreposage à sec?


Ces conditions ont été acceptées par EDF et la CNDP.

Nous nous sommes donc rendu.es le 12 juin, à la mairie de La Hague, à la première réunion du comité de suivi, réunion portant sur le contexte industriel du projet.


Malgré nos attentes, nous constatons qu’EDF n’a pas tenu ses engagements quant à la forme du débat, commettant les mêmes erreurs que lors de la concertation préalable  :

- Les différents collèges du comité de suivi n’ont pas participé à l’élaboration des premières «réunions d’informations», les ordres du jour n’ayant pas été écrits à plusieurs et nous étant à chaque fois, soit pas parvenu, soit au dernier moment. Idem pour aujourd’hui. C’est donc la 3e réunion préparée unilatéralement par les porteurs du projet, puisque les ateliers du mardi 13, sur l’insertion paysagère ont eux aussi  été pensés sans nous.

- La réunion d’aujourd’hui se tient à 14h, un vendredi, empêchant toute personne travaillant de venir y participer. Rappelons que les membres du collectif par exemple, sont tous bénévoles, et ne peuvent pas se permettre de mettre l’ensemble de leur temps libre et non libre dans cette concertation.

- Les interventions d’EDF demeurent indigestes et incompréhensibles pour un public non averti.


Mais surtout, les réponses à nos questions sur le fond demeurent incomplètes sinon inexistantes. EDF a clairement exprimé qu’à ce jour :

- aucune alternative au site de La Hague n’a été ni envisagée ni étudiée, alors que c’est une obligation légale.

- la solution de l’entreposage sous eau est la seule envisageable pour industrialiser le «multi-recyclage», qui en passant, n’existe pas, et n’existera probablement pas, même les ingénieurs le disent.

-L’exploitant n’a fait que dérouler le récit fantasmé d’une industrie toujours plus performante, un récit coupé des réalités de la filière. De plus ni le contexte écologique,  ni le contexte politique et géo-politique n’ont été évoqués lors de la dernière réunion, alors que c’en était le sujet.


Force est de constater qu’EDF n’a pas tenu ses promesses sur cette concertation continue, le collectif ne veut plus servir de caution à ce pseudo-débat. Rien n’a changé depuis la concertation préalable, ils sont toujours méprisants, sûrs d’eux, et se moquent de nous.

Nous ne pouvons donc plus envisager de participer à ce simulacre de démocratie que constitue cette concertation.

Nous dénonçons une nouvelle fois ce projet, à la fois sur le fond, et sur la forme.

Nous ne devons pas renoncer à lutter contre un second centre de stockage de déchets nucléaires sur notre territoire.

Haro, ne laissons pas les Mono-industries mortifères dévorer nos terres.

© La Presse de la Manche

© Ouest France