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23 NOVEMBRE 2022

ANNIVERSAIRE DU COLLECTIF




Ce qu’on a dit


              Bonsoir à toutes et à tous et merci d’être venu·es ce soir. Nous allons commencer par vous expliquer qui nous sommes et d’où nous venons.

              Tout commence en 2018 quand EDF décide, face à un manque flagrant d’espace pour stocker ses déchets nucléaires, de construire une nouvelle piscine d’entreposage sous eau des combustibles usés à Belleville-sur-Loire.
Quand la population locale l’apprend, une forte mobilisation des habitantes et des habitants se forme. Après seulement 2 ans de lutte, EDF renonce à entreprendre ce projet à Belleville-sur-Loire et se rabat sur le site d’Orano-la Hague. Ils sont alors légalement obligés d’organiser une concertation publique d’information.
Le collectif de Belleville, alors très au courant du sujet, se rend à La Hague pour prévenir la population de ce qui va leur tomber sur la tête.
Suite à ça, le collectif Piscine Nucléaire Stop se forme.
Il est composé d’habitantes et habitants de la Hague mais aussi des alentours, de pro et d’anti-nucléaires et d’élu·es. Aujourd’hui nous sommes 700 personnes à faire partie du collectif.

              Nous tenons à rappeler ici que le collectif Piscine Nucléaire Stop n’est pas un collectif anti-nucléaire. L’industrie de l’atome est depuis longtemps omniprésente sur la presqu’ile et est sujette à trop de clivages qui nous semblent éluder le réel coeur du problème.
Notre positionnement se situe ailleurs : ce projet porte atteinte à la dignité de notre territoire, il est imposé de manière totalement anti-démocratique et fait face à des incohérences techniques et temporelles.
Déjà, il faut répondre à cette question : voulons-nous d’une piscine qui nous ramènera des milliers de tonnes de déchets radioactifs en plus de ceux déjà présents dans l’usine. Le travail est déjà là et l’argent aussi : l’argument d’EDF d’une amélioration économique pour la région ne fait plus mouche. De plus, nous sommes déjà la plus grande poubelle nucléaire d’Europe. N’avons-nous pas déjà assez donné ?

              EDF arrive dans la Hague en terrain conquis, sans s’embarrasser de l’avis de la population. Ils imposent leur projet et toute la concertation publique s’est mise en place comme si la construction de ces piscines était déjà décidée. Toutes les réunions ne se sont intéressées qu’à la forme du projet et non à son fond ou à son bien-fondé. Notons que cette concertation s’est terminée en juillet dernier, et que l’avis des garants de la CNDP (la Commission Nationale du Débat Publique) ont donné un avis favorable malgré nos échanges, où il était clair qu’opposition il y avait. Opposition de la part du collectif Piscine Nucléaire Stop, mais aussi d’autres collectifs et de certaines et certains élu.es.

              EDF nous présente le projet comme urgent et vital, et donc indiscutable. En effet, et David Boiley vous en parlera plus tard, la gestion des déchets nucléaires en France est catastrophique, et la saturation des espaces d’entreposage est imminente, mettant en péril le parc nucléaire français.
Mais rappelons que cette saturation est prévue depuis déjà longtemps : une première étude datant de 2011 démontrait la saturation à venir pour 2025.
EDF arrive 10 ans après, en créant l’urgence car se réveillant trop tard.
De plus, le début des travaux n’est prévu que pour 2027 et devrait s’étendre sur 10 ans. Donc la piscine serait fonctionnelle en 2037 si tout se passe bien. Vous voyez ici que les datent ne concordent pas. Ces piscines arriveront trop tard pour régler le problème et EDF le sait depuis déjà plus de 10 ans. Sans parler du fait qu’on nous parle d’entreposage, censé être temporaire, alors qu’il s’agit en fait de stockage. Là-encore, David vous en parlera mieux, et plus en détails.
              Notre collectif est un collectif de territoire, composé de personnes qui vivent ici. Il se veut horizontal, écoutant et représentant les gens qui le portent.
Afin de contrer le projet d’EDF, nous avons pour l’instant trois manières d’agir.
Premièrement, la récupération et la transmission d’informations au plus grand nombre. Parce qu’EDF désinforme, omet et ment dans les réunions qu’il donne, nous voulons donner une information alternative et transparente à la population. Nous avons donc organisé nos propres réunions d’information. Au total il y en a eu une petite dizaine tout le long de l’année dernière, toujours en invitant différents types d’experts du nucléaire.
Deuxièmement, nous voulons montrer à nos représentants et aux grosses industries que nous sommes nombreuses et nombreux à s’opposer au projet. Pour cela, nous avons organisé des actions : un carnaval, des projections, une manifestation et diverses rencontres. Nous médiatisons au maximum ce que nous faisons à l’échelle locale et nationale. S'ajoute à tout ca un travail de rencontre avec les institutions du nucléaire et du débat public, comme par exemple le HCTISN ou la CNDP, dont nous avons rencontré des representant et représentantes au cour de l'année passée.
Pour finir, nous venons d’engager un travail autour d’un volet juridique. EDF, du haut de son mépris, bâcle toutes les démarches administratives nécessaires à la construction de son projet comme par exemple une dérogation au droit à l’environnement. Nous cherchons donc des failles dans leurs dossiers administratifs à attaquer devant un tribunal.

              Comme vous pouvez le constater, tout cela constitue une énorme charge de travail. Nous nous efforçons donc depuis un an de trouver le meilleur moyen de fonctionner et d’être efficaces. Nous avons décidé de diviser le travail de recherche en différents groupes. Cela nous permet également d’être plus inclusifs.

              Le cœur du collectif est composé de 20 personnes qui se retrouvent chaque lundi pour discuter des futures actions, de la communication médiatique, la gestion administrative et du fonctionnement interne du collectif.
Mais nous sommes finalement 700 personnes à faire partie d’une même liste de diffusion, à s’être réunies lors des manifestations et rencontres, à partager notre position d’anti-piscine. Nous avons envie de leur permettre et de vous permettre de vous investir selon votre sensibilité, votre temps, vos centres d’intérêts et vos envies. Pour cela, nous avons mis en place en début d’année des groupes de travail qui se réunissent autour de problématiques spécifiques pour y réfléchir ensemble :
- un groupe qui s’intéresse à la mémoire de notre territoire, et de ses habitantes et habitants.
- un groupe scientifique qui travaille sur les impacts environnementaux du projet, ainsi qu’aux questions plus techniques de la piscine.
- un autre sur les conventions internationales non respectées par EDF.
- un autre encore cherche à mobiliser les lycéennes et les lycéens (qui seront les premières personnes touchées car elles représentent la nouvelle génération)
- un qui se concentre sur la mobilisation des élu·es de notre territoire
- un groupe encore pour mobiliser les personnes qui travaillent pour l’industrie du nucléaire
- et finalement un groupe de veille juridique, qui surveille les arrêtés, permis et dérogations posés ou demandés par EDF dans le cadre du projet.

              Si vous êtes intéressé·es par un de ces groupes, ou voulez plus d’information, nous serons disponibles pendant le pot pour discuter. Nous serons reconnaissables grâce à un badge Piscine Nucléaire Stop.
              Alors voilà, c’est aujourd’hui la 1e réunion d’information à Cherbourg mais aussi l’anniversaire des 1 an du collectif. Nous avons entendu lors de tractages sur les marchés que ces piscines ne regardaient que la Hague et ne concernaient pas les communes alentours. Ce n’est pas vrai. Au-delà de la zone de danger définie par l’État dans laquelle Cherbourg est incluse, c’est aussi des centaines de camions qui passent et passeront sur nos routes, des déchets qui s’entassent à n’en plus finir dans nos paysages, des travaux gigantesques à deux pas de Cherbourg. Ce sont des populations écrasées par des méga-entreprises égoïstes, profiteuses et vénales. Vous êtes, Cherbourgeoises et Cherbourgeois, au même titre que les Haguardes et Haguards, les premières personnes concernées.

              Un dernier mot avant de passer la parole à David, pour parler de nos ami·es de Bure, qui se débattent aussi pour ne pas devenir la deuxième poubelle nucléaire de France. Cette semaine a lieu le procès de 6 d’entre elles et eux, pour « association de malfaiteurs », entre autres. Elles et ils n’ont commis que le crime d’avoir défendu leur territoire. Au moins pensons à elles et eux, au mieux rejoignons si on le peut les convois qui s’organisent déjà pour les soutenir au pied du tribunal de Nancy.

              Après l’intervention de David, nous vous invitons à un moment plus décontracté, pour fêter l’anniversaire du collectif et permettre des conversations moins formelles !






PISCINE NUCLÉAIRE STOP
COLLECTIF        LA HAGUE, NORMANDIE.