18 JUIN 2022
MANIFESTATIONCHERBOURG-EN-COTENTIN
Et quand c’est bien expliqué, ce n’est pas dif cile à comprendre : ils sont dans une situation catastrophique et il se moquent de nous en prétendant maîtriser la situation. On se rassemble, on échange des informations, et on s’aperçoit que les choses sont bien plus compliquées qu’EDF ne veut bien le dire. Tout d’abord parce que l’emplacement de la future piscine pose problème : la zone nord- ouest du site d’Orano qui a été cédée à EDF pour son projet a une histoire compliquée. C’est là qu’ont été déposés à même le sol les premiers déchets radioactifs, et, en 1981, un incendie du silo 130 a pollué la zone, qui n’a toujours pas été décontaminée depuis. Le premier chantier colossal qui attend les constructeurs sera d’excaver plusieurs tonnes de terre contaminée de la zone, et bien sûr de trouver un endroit où la population voudra bien les accueillir. Qui plus est, la zone est située juste au-dessus d’une nappe phréatique alimentant de nombreux cours d’eau sur la presqu’île. Une situation bien résumée : non seulement EDF et Orano vont patauger derrière les grilles du site, mais les habitants s’inquiètent également de ce que les poussières et les ruissellements ne s’arrêtent pas à celles-ci et viennent menacer les écosystèmes environnants.
Dans l’urgence la plus totale EDF a décidé en 2019 de construire une nouvelle piscine d’entreposage sous eau. Solution qui arrive déjà trop tard selon l’Autorité de sureté nucléaire, et qui pose surtout un problème de taille pour l’industriel : mais où va-t-on jeter ces tonnes de déchets ?
À Belleville-sur-Loire? Bien essayé mais c’est raté : gurez-vous que là-bas les habitants n’ont pas voulu que leur territoire devienne une poubelle nucléaire : La résistance a fait reculer EDF contraint d’abandonner son projet.
Alors c’est sur la presqu’île de la Hague que l’industriel s’est tourné. Rien de plus naturel nalement que de se rabattre sur cette terre déjà sacri ée et acquise au lobby de l’atome. La zone la plus nucléarisée du monde à ce que l’on dit, où depuis ses belles plages on peut apercevoir d’un coup d’œil la centrale de Flamanville anquée du chantier du nouveau réacteur EPR et l’usine de retraitement Orano se dressant au- dessus d’un centre d’enfouissement de l’Andra.
Et puis très vite aussi c’est la nature même du projet qui se révèle trompeuse : EDF af rme vouloir construire une «piscine d’entreposage» de combustibles usés. Par entreposage, on entend un dépôt temporaire de déchets voués à être redéplacés à moyen terme. Pourtant ici, tout le monde s’inquiète d’un potentiel « stockage déguisé ». En effet, ce qui permet à EDF de prétendre enlever un jour ces déchets, c’est l’horizon incertain voir légendaire d’un recyclage de ces derniers. Seulement on n’est pas encore capable d’une telle prouesse technique, et on devrait les croire sur parole ! Voici donc les habitants de la Hague contraints de garder ces encombrants colis en attendant un nouvel éclair de génie providentiel. Sauf que le recyclage du MOX, plus personne n’y croit, ni chez nous, ni chez eux. Et sous le terme d’entreposage on comprend bien que ces déchets sont condamnés à rester là une petite éternité.
EDF pensait pouvoir faire passer la pilule sans trop de dif culté. Seulement cette fois-ci les habitants ont réagi. Un petit miracle quand on sait la dif culté qu’ont eu les irréductibles à mobiliser ces dernières années.
Au l des réunions de concertation bidon organisées par EDF, des voix toujours plus nombreuses se sont élevées dans la salle. La petite ritournelle rhétorique des nucléocrates se brise, leur visages contrariés et presque honteux parlent désormais pour eux : ils sont dans la mouise et ils veulent nous y plonger avec eux.
Côté habitants, c’est le thème du trop-plein qui revient. C’est comme si cet énième affront exprimé dans cet éternel mépris était venu réveiller les nombreuses ertés ravalées, toutes les hontes et les colères enfouies. Le tabou commence à se briser, et voici nos experts de l’atome incapables de contrôler les réactions en chaînes.
Renforcés dans leur conviction, les habitants ont mené une belle lutte locale et sont parvenus à faire reculer EDF une première fois en les obligeant à repousser la concertation publique. Mais l’industriel revient à la charge avec sa concertation n juin et les habitants du Cotentin ont besoin de soutien pour éloigner dé nitivement la menace !
Très vite le collectif Piscine Nucléaire Stop s’est formé pour agréger les colères, les doutes et les interrogations. Cette fois-ci, ce n’est pas l’argument antinucléaire qui domine. Les « pours » ou « contres », et puis surtout comme beaucoup d’entre nous, les « dépassés » par la question, se retrouvent sur une évidence : «on ne veut pas des 130 cœurs de réacteurs en plus sur la presqu’île ». On ne veut pas payer une nouvelle fois pour leur gestion catastrophique, leur rêve de grandeur et leur appétit de pro t.
Le projet et le combat n’en sont qu’à leurs débuts, la concertation qui doit s’achever en juillet laissera place à une demande d’autorisation de création et une enquête publique l’année prochaine. S’il devait avoir lieu, le chantier devrait démarrer en 2024 pour une piscine opérationnelle à l’horizon 2034. C’est maintenant qu’il faut les stopper, c’est pourquoi le collectif Piscine Nucléaire Stop organise un grand rassemblement Le samedi 18 Juin à Cherbourg pour dire non à la piscine EDF.
On n’entend plus la petite voix M.Giraud, le chargé de projet bien cravaté. Là où il va fusent les cris de colères : «Trop c’est trop, la poubelle est pleine », « Personne n’en veut ? et Ben nous non plus ! » Bref « on n’en veut pas ! ».
À travers la défense de leur territoire les habitants du Cotentin rappellent à ces messieurs d’Orano, d’EDF, de l’ANDRA et aux pouvoirs publics qu’on ne peut pas parler du nucléaire en oubliant et en masquant la question des déchets et celle des territoires et des communautés auxquels ils échoient.
Durant ces derniers mois, le collectif a organisé de nombreuses réunions d’informations. On y expose le projet de piscine et le traitement des déchets, on se réapproprie un savoir qui a servi tant de fois aux ingénieurs méprisants pour discréditer les habitants résistants.
Au l des réunions de concertation bidon organisées par EDF, des voix toujours plus nombreuses se sont élevées dans la salle. La petite ritournelle rhétorique des nucléocrates se brise, leur visages contrariés et presque honteux parlent désormais pour eux : ils sont dans la mouise et ils veulent nous y plonger avec eux.
Côté habitants, c’est le thème du trop-plein qui revient. C’est comme si cet énième affront exprimé dans cet éternel mépris était venu réveiller les nombreuses ertés ravalées, toutes les hontes et les colères enfouies. Le tabou commence à se briser, et voici nos experts de l’atome incapables de contrôler les réactions en chaînes.
Renforcés dans leur conviction, les habitants ont mené une belle lutte locale et sont parvenus à faire reculer EDF une première fois en les obligeant à repousser la concertation publique. Mais l’industriel revient à la charge avec sa concertation n juin et les habitants du Cotentin ont besoin de soutien pour éloigner dé nitivement la menace !
Très vite le collectif Piscine Nucléaire Stop s’est formé pour agréger les colères, les doutes et les interrogations. Cette fois-ci, ce n’est pas l’argument antinucléaire qui domine. Les « pours » ou « contres », et puis surtout comme beaucoup d’entre nous, les « dépassés » par la question, se retrouvent sur une évidence : «on ne veut pas des 130 cœurs de réacteurs en plus sur la presqu’île ». On ne veut pas payer une nouvelle fois pour leur gestion catastrophique, leur rêve de grandeur et leur appétit de pro t.
Le projet et le combat n’en sont qu’à leurs débuts, la concertation qui doit s’achever en juillet laissera place à une demande d’autorisation de création et une enquête publique l’année prochaine. S’il devait avoir lieu, le chantier devrait démarrer en 2024 pour une piscine opérationnelle à l’horizon 2034. C’est maintenant qu’il faut les stopper, c’est pourquoi le collectif Piscine Nucléaire Stop organise un grand rassemblement Le samedi 18 Juin à Cherbourg pour dire non à la piscine EDF.
On n’entend plus la petite voix M.Giraud, le chargé de projet bien cravaté. Là où il va fusent les cris de colères : «Trop c’est trop, la poubelle est pleine », « Personne n’en veut ? et Ben nous non plus ! » Bref « on n’en veut pas ! ».
À travers la défense de leur territoire les habitants du Cotentin rappellent à ces messieurs d’Orano, d’EDF, de l’ANDRA et aux pouvoirs publics qu’on ne peut pas parler du nucléaire en oubliant et en masquant la question des déchets et celle des territoires et des communautés auxquels ils échoient.
Durant ces derniers mois, le collectif a organisé de nombreuses réunions d’informations. On y expose le projet de piscine et le traitement des déchets, on se réapproprie un savoir qui a servi tant de fois aux ingénieurs méprisants pour discréditer les habitants résistants.
PISCINE NUCLÉAIRE STOP
COLLECTIF LA HAGUE, NORMANDIE.
COLLECTIF LA HAGUE, NORMANDIE.